Après les Teenagers Français ou les Justice, Londres nous en offre tout autant avec la désormais célèbre rousso-punkette La Roux ou encore ce trio de jeunes Britanniques qui forment un groupe electro au nom presque évocateur : Ou est le swimming Pool. Programmés pour la première partie de la tournée anglaise de La Roux, le succès d’estime devrait grandir davantage. Attention, préparez vos maillots de bains, la vague chlorée estampillée 80’s déferle, la machine à tubes est lancée.
Delirium, Ironie et java
A défaut de chercher une piscine où qu’ils aillent, ces trois-là emmènent plutôt synthés, guitare et boîte de mixage. Les trois nouvelles coqueluches de Camden Town, où ils habitent en colocation, cultivent l’immodestie et le second degré. Andelé Peligroso Pericosima, chanteur principal et auteur des textes, Fernando P.I, l’homme au synthé et à la guitare et enfin, Affa Da, troisième chanteur et boom box, aiment les Beastie Boys et s’arment de vodka orange pour le petit déjeuner. S’inventer de nouveaux noms fait partie du mythe. Soit. L’esthétisme lui, se doit d’être atypique, c’est pourquoi ils portent alors superbement lunettes mouches, moustaches, collier en perles, bretelles arlequin et crête iroquois. L’inventivité allant jusqu’à créer de toute pièce un faux manager, de son faux nom Paco Romeros Booking. Oui, du style, ils en ont, du bagou et de l’humour aussi. Les swimming c’est un univers.
Pour définir leur son, Fernando, taquin, se fend de préciser que « c’est de l’acoustique pop Allemande- Coréenne dans la veine « cassette audio » ». Okay. Et à voir – et apprécier- la mine dubitative ainsi produite chez l’interlocuteur, Fernando de poursuivre qu’ils aimeraient plus que tout que le style estampillé « disco dans la salle de billard » - « disco in the pool room » donc- apparaisse au menu d’Itunes un jour. Chacun son graal…
Pour les novices, sachez que les écouter est vivifiant et les plus réticents à la pop électro-disco version eighties ne sauraient s’empêcher de remuer une épaule ou deux, lorsque les foules en transe, s’électrisent sur leur succès Dance the way I feel d’ailleurs sorti en single chez Young and Lost, label anglais indépendant au mois d’Août dernier.
Leur son fait mouche à chaque titre, c’est entraînant, tout en restant simple et efficace. Le synthétiseur joue son rôle d’ossature tout en sachant se faire oublier, aérien, volatile mais énergisant. Le chanteur principal Andeleme pose sa voix claire et légèrement perchée, contre balancée par le second Affa Da plus en profondeur et rythme.
La touche chlorée des Ou Est
Avec des influences comme Liaisons Dangereuses, Laid Back, Randy MC, Depeche Mode, Mickeal Jackson, ou encore Mister Hudson and the Library, ils baignent allègrement dans ce que les années 80 ont pu produire de purement pop et fondateur tant au niveau du synthétiseur que la touche glamour-disco. Ils y ajoutent seulement un peu de hip-hop et cherchent d’ailleurs à introduire plus de batterie et de rythme.
Quant à leur nom, que leurs fans scandent prestement« Ou est ! », ils n’ont pas d’anecdote, la vérité cependant est ailleurs, c'est-à-dire au fond de leur verre, un soir de fête. Essayent-ils donc d’être originaux et inventifs ? “Nous le sommes” - « We just are! »-, tout simplement.
Ils ont du talent et certains ne s’y sont pas trompés. Après avoir joué au studio 1 d’Abbey Road , ils se sont produits à un festival pour la célèbre marque de joaillerie Swarosvki à la demande d’un éditorialiste de mode « Naomi Campbell a mixé juste avant notre passage sur scène ! C’était une super expérience », confient-ils, les yeux pétillants. La soirée a juste fini en pagaille dans les jardins des studios avant que les voisins ne commencent à sérieusement protester contre leur turbulente joie de vivre. Xfm radio, radio 1, la BBC2, Village Radio New-York et Animac, une émission de télé, se les ont déjà arrachés, leur reconnaissant ainsi un indéniable je ne sais quoi. A New-York, ils s’y envolent pour filmer le clip de leur single. A Paris, ils jouent à la Flèche d’or. Car oui : ils aiment la French touch ! « Les Justice sont super bons ! » et Affa Da de demander d’ailleurs, intrigué, quel est le buzz autour de la tectonic, car la chorégraphie le laisse pantois et curieux à la fois. Ohfff…
Sans s’étourdir, les swimming pool travaillent déjà sur le remix de The Fear de Lily Allen. Et avec un credo tel que « Fernando est aussi profond qu’Apollo [1]», ils ne risquent pas de passer inaperçus. Donc, “do what you like” guys, “it’s the story of [y]our lives”.